Il est principalement reconnu pour son talent de portraitiste avec lequel il a su immortaliser moult personnalités, tant québécoises qu’internationales, ainsi qu’une impressionnante quantité de gens moins connus mais tout aussi importants à ses yeux.

Biographie

Fils de Théodore Gosselin et de Janette Bouchard, Pierre Gosselin grandit dans une famille où la musique tient une place importante.  Sa mère est musicienne et c’est sûrement l’une des raisons qui feront naître la passion créative chez le jeune Pierre.

Il commence à dessiner à l’âge de douze ans et profite de toutes les occasions pour aiguiser son talent.

Enfant et adolescent, il fait des études générales puis se retrouve au « Professional Artist School of Montreal » où il parfait sa formation.

Jeune homme d’action, il excelle aussi en natation.

En sortant de l’école, il se retrouve planteur dans un salon de quilles de Longueuil, emploi qu’il gardera peu de temps.

On le retrouve ensuite à Télé-Métropole, l’ancêtre de TVA, où il est d’abord messager puis responsable de la discothèque de la station de télévision naissante.

Par la suite, il oeuvre dans le domaine de la radio à la station CHRS (aujourd’hui Boom FM) qui avait installé ses studios à Ville Jacques-Cartier (Longueuil) à la fin des années 1960.  Il y côtoie le chanteur Pierre Sénécal et y parfait sa connaissance des médias et du marketing.

Il fera aussi partie de l’équipe du « Courrier du Sud », propriété de Jean-Paul Auclair, pilier de l’information longueuilloise depuis 1947.

Parallèlement à ses activités professionelles, Pierre Gosselin est avant tout un artiste. L’artiste Tom Thompson et le groupe des 7 sont une grande source de motivation et d’inspiration pour sa peinture. C’est dans cette optique qu’il parfait sa formation artistique, quelques années plus tard, auprès de l’artiste américain George Carpenter.

Exceptionnellement doué pour le dessin et le sens du portrait, il s’affaire bientôt à produire portraits et caricatures en tant qu’artiste de rue et au sein d’événements variés.

Suite à l’Expo 1967, il s’installe à « Terre des Hommes »  où il réalise des portraits des visiteurs et autres personnages. Il fera de même dans le Vieux-Montréal, perpétuant une tradition millénaire d’artistes qui captent l’histoire, un personnage à la fois.

À compter des années 1970, Gosselin, l’homme de toutes les opportunités et de tous les projets, se lance dans l’entrepreneuriat avec sa famille immédiate. Particulièrement habile de ses mains,  il met au point un modèle de pantalon, le « pantagosse » qui aura ses heures de gloire au Québec et ailleurs en Amérique.  Promoteur sans peur ou fausse modestie, il profite de ses connections pour présenter sa création chez les grands de la télévison de l’époque.  Réal Giguère, parmi d’autres,  contribuera à faire la promotion de cet étonnant exemple de design ingénieux qui était caractéristique de Pierre Gosselin.

La mode étant ce qu’elle est, fugace et éphémère, Gosselin se met aussi à la création d’autres articles de vêtements tel vestes de denim de facture unique en patchwork et articles de cuir. Artiste et créateur avant tout, il profite des qualités de gestionnaire de sa mère et de son père pour assurer l’administration de l’entreprise. L’aventure familiale se termine finalement en 1981, juste avant la récession, alors que Théodore Gosselin accepte une offre d’achat.

Parallèlement, Gosselin s’impliquera aussi au sein d’activités variées dans la ville de Longueuil.  Il participe activement au Festival d’Été de Longueuil où il sera, entre autre, l’instigateur de l’évenement « Longueuil Beach By The River » qui verra un espace de stationnement se transformer momentanément en plage alors que des tonnes de sable y seront déversées! Il réalisera et produira aussi nombre de chandails et articles promotionnels liés à ces différents événements.

C’est à la fin des années 70 que la carrière de l’artiste prend un virage important. Au mois de février 1977, Pierre se sectionne le nerf sciatique entre le genou et la hanche. Cet accident tragique vient chambouler sa vie. Ayant toujours choisi de mettre sa carrière de peintre au deuxième plan, Gosselin doit revoir ses priorités.

Il se met alors à peindre et dessiner de façon plus soutenue et c’est le début d’une production importante qui s’échelonnera jusqu’à son départ.

Paysagiste de talent, il raconte sa ville, son histoire et ses environs avec ses pinceaux.  Tant naturaliste que peintre urbain, il trouve l’essentiel de son sujet et le fait éclater sur la toile tout en laissant transparaître la profondeur de ses états d’âme. Il expérimente de nombreuses techniques comme le pastel, le fusain, la sanguine, la peinture à l’huile et l’aquarelle. Bien que son travail témoigne d’une grande rigueur dans de nombreuses techniques, l’artiste préfère la peinture à l’huile.

Dessinateur d’un talent rare, il fait aussi une impressionnante quantité de portraits.  Quelques lignes suffisent souvent à établir tant les contours de ces personnages que l’âme même de ceux-ci. Un spectateur qui ne connaîtrait ni l’artiste ni le sujet pourrait, à coup sûr, avoir l’impression de bien connaître la personne représentée, simplement grâce à la justesse même de la réalisation de l’oeuvre.

Souverainiste convaincu, il réalise des portraits de plusieurs des grands Québécois de notre histoire.  Félix Leclerc, Lucien Bouchard et René-Lévesque, ne sont que quelques-uns de nos Grands qu’il immortalisa.

Passionné de culture populaire, de sport et de musique, il réalisera aussi des portraits d’idoles tels Maurice Richard et Patrick Roy, des athlètes et des icônes de sphères variées.

Érudit de l’art, il crée des portraits de ses Maîtres.  Monet, Fortin et autres Grands du monde de l’art, ils sont présents tant dans son oeuvre que dans la facture même de celle-ci.

Suite à un accident à son œil gauche survenu à l’automne 1995, il s’attaque à son plus grand projet.

Comme bien des gens de sa génération, il est un grand amateur de rock n’roll et, bien entendu, de la personnification même de ce genre musical, Elvis Presley.

Il réalise alors trois tableaux magistraux représentant le Roi du Rock à différents moments de sa carrière. La célèbre Trilogie, « Raw Emotion » (années 1950), « If I Can Dream » (1968) et « Artist Of The Century » (années 1970) seront, de l’avis de plusieurs, son plus important legs artistique et personnel.

Utilisant ses talents de promoteurs, il est en mesure de présenter « Raw Emotion » à Memphis Tennessee!  De nombreux collectionneurs, spécialistes de l’art, de même que l’entourage immédiat d’Elvis, sont grandement impressionnés par la qualité du travail et l’émotion qui se retrouve dans le tableau. Ce tableau se retrouve éventuellement à Paris. Joe Esposito (Gérant de tournée), Scotty Moore (guitariste), D.J.Fontana (batteur) ne sont que quelques-uns des intimes du King qui profiteront de cette occasion en or pour revivre des instants qu’ils avaient crus disparus, grâce à la magie de l’art.

Gosselin profite aussi de l’engouement pour ces oeuvres monumentales pour faire une tournée artistique qui le mènera à Toronto, Chicago en plus de Memphis où il rencontrera plusieurs des gens ayant côtoyé Presley.

Les dernières années de la vie et de la carrière de Pierre Gosselin ont été marquées par des problèmes de santé. Gosselin est affecté par un tremblement de la main droite et ne peut plus peindre.

Il décède le 18 octobre 2014 à l’âge de 71 ans, laissant de nombreux amis, admirateurs et collègues, ainsi que son fils Patrick, son frère Michel et plusieurs membres d’une famille étendue pour qui il restera une inspiration de tous les instants.

Expositions

En 1972, il fait partie des artistes présentant leur travail lors d’une expostion en l’honneur de Judith Ste-Marie, peintre longueilloise, née en 1886 et décédée en 1970.

Tout au long des années 1970 et 1980, il participe à des expositions et événements artistiques un peu partout dans la région auprès d’artistes tels Jean Séguin et Rémi Bono, notamment à l’Hôtel Holiday Inn de Longueuil, au début des années 1980.

Du 23 juillet au 25 août 2007, il participe à une exposition importante intitulée « Points de Vue sur Longueuil », au Vieux-presbytère St. Mark, en compagnie du photographe Éric W. Schaffner. Cette exposition est en parallèle avec les festivités du trois-cent-ciquantième anniversaire de la ville de Longueuil.

Du 5 au 28 novembre 2013, il participe à une exposition intitulée « La tête dans les nuages » à la Bibliothèque Claude-Henri-Grignon de Longueuil.

S.M.Pearson

Février 2015